FICHE TECHNIQUE
Auteur : F.V. Estyer
Éditions : autoédition
Genre : romance
Nombre de pages : 486 pages
Coût : 5,99€ (Kindle), 18€ (broché) & 25€ (relié)
Date de publication : décembre 2023
PITCH
Encore petit garçon, Viktor est le témoin du meurtre de son père. Traumatisé, il s’est donné comme mission de trouver l’assassin et de se venger. Devenu profiler pour le FBI, il a passé des années à côtoyer les pires criminels dans l’espoir de débusquer le bon, avec pour seule piste un portrait-robot tiré de ses souvenirs d’enfant.
Quand enfin il identifie le coupable, Viktor ne s’attend pas à tomber sous le charme de Damian, un homme cloîtré dans son manoir qui a perdu son humanité. Maudit, il ne peut mourir et quitter sa demeure, à moins qu’il ne trouve le véritable amour.
MON AVIS
Au fil des discussions sur Booksta, j’ai plusieurs fois surpris la recommandation de lire ce livre sur le créneau Dark Romance, ce qui m’a incitée à l’acquérir.
Les chapitres oscillent entre différentes époques. Des flashbacks embarquent durant la jeunesse de Damian, à la fin des années 60, sur fond d’amour impossible dans l’ambiance sulfureuse du manoir Lancaster, quand son père fortuné en avait fait un lieu de détente pour de riches personnes. Le présent se déroule fin 1983, début 1984, quand l’illustre demeure est en partie à l’abandon, seulement habitée par Damian et une âme perdue qui est venue se réfugier en ces murs sombres, Vera.
Le fantastique s’invite de manière discrète. La malédiction de Damian reste un mystère, qui se caractérise par cette rose, sous sa cloche, qui peu à peu perd ses pétales. Si le dernier tombe avant qu’il ne trouve l’amour, sa malédiction sera éternelle.
Mais l’action est bien ancrée dans la réalité avec les sombres penchants de Damian, et cet insatiable besoin qu’il a de voir le sang couler. Le tueur est touchant dans sa fragilité, malade dans ses pulsions, et si conscient de sa noirceur. Pourtant, malgré ses regrets et ses cauchemars qui l’amènent à revivre ses meurtres sans relâche, il ne peut lutter, il doit tuer. Vera se fait la complice de ses crimes, lui apportant d’innocents jeunes hommes pour assouvir ses pulsions, des jouets qu’il tue avec cruauté et passion. Vera, qui vieillit et qui un jour partira, et le laissera seul… et inassouvi.
La relation entre Viktor et Damian est difficile, un slow burn envoûtant pour ce remake de « La Belle et la Bête ». Les actions de Damian planent longtemps sur leurs échanges. Déformation professionnelle, avant d’appuyer sur la détente, Viktor tient à comprendre pourquoi son père a été assassiné et par extension les motivations de Damian. Sans s’en rendre compte, le profiler se retrouve embarqué dans le sombre quotidien du tueur en série, et ce qu’il découvre va à l’encontre de ses principes. Mais il est pourtant envoûté et vite incapable de s’enfuir.
Le roman se lit d’une traite, passionnant et sans temps mort, même s’il ne tient en fait qu’aux échanges entre les personnages, dans un huis-clos feutré hors du monde, Viktor et Damian, perdus dans la forêt, avec pour seul témoin de leur amour naissant la discrète Vera. Leurs échanges sont magnifiques, teintés de regrets et d’émotions, avec de belles descriptions, pour un grand moment de poésie sanglante !