FICHE TECHNIQUE

Auteur : André Fűzfa
Illustrateur : Fabrice Rasir
Éditions : Autoédition
Genre : science-fiction, aventure intergalactique, science
Nombre de pages : 414 pages
Coût : 6,99€ (numérique) & 25,00€ (broché)
Date de publication : janvier 2025

PITCH

Nous sommes au 24ème siècle. La Louve règne sans partage sur Ganymède, une galaxie où les Femmes dominent et où les « masculins » assument le rôle dévolu au « sexe faible » durant des décennies ! Mais la guerre rôde : les Terriens encore actifs sur une planète détériorée et exsangue entendent bien prendre la main sur cette galaxie. Après des batailles sanglantes, un traité pourra-t-il être signé entre la Terre éternelle et la Nouvelle Ganymède ?

MON AVIS

Un livre dense qu’il est absolument impossible de résumer, sous peine d’en perdre au moins la moitié en route. Mais cette densité n’est pas brouillonne, elle est organisée. La narration est à l’image du système que l’auteur décrit admirablement : compliqué, multiple, changeant, impitoyable et déroutant.

Les personnages évoluent là-dedans et tentent de s’y retrouver plus ou moins bien. Certes, la Louve, La Tyranne, est à la hauteur ! Mais force est de constater que les idéaux qui sous-tendaient la première civilisation de Ganymède sont effacés, oubliés et que la force brutale, la discipline implacable et autoritaire ont eu raison des espoirs de liberté et d’amour. La Louve en est consciente, mais soit elle écrase, soit elle est écrasée. À votre avis que choisit-elle ? Autour d’elle gravitent comme planètes et lunes des personnages féminins tout aussi déchirés, conscients que quelque chose s’est cassé de manière inéluctable : les dialogues sont percutants, abrupts, violents même, les lettres d’Aspera superbes. On retiendra le personnage d’Ava, une enfant des étoiles au don précieux, qui narre une grande partie du récit tout en sachant ce qui va arriver (facile pour faire sauter la banque du casino de la Marina de la station Hercule).

Parmi les personnages féminins, il faut aussi mentionner les Erynnies : Alecto, Mégaira, clin d’œil appuyé à la mythologie grecque que l’on rencontre de temps à autre. Déjà avec le titre bien sûr (Ganymède, échanson de Zeus, ayant « terminé sa carrière » en constellation zodiacale du Verseau). Mais aussi avec Andromède par exemple dont le mythe est raconté de manière pour le moins décalée !

Bien masculins, et pas « aidés » sont Rémus, Romulus. Heureusement compensé par un personnage que j’ai beaucoup aimé : le vieux Sanseï Shinnosuke. Le maître de combat dont même la mort ne voulait pas. Il équilibre intelligemment la « brochette d’andouilles périmées », c’est-à-dire le Collège des Doyens Augmentés, qui gouverne la bonne vieille terre bien mal lotie avec cette engeance au gouvernail.

Bienvenus aussi sont la Lame de Yehudit, cet astronef légendaire, ou les familiers : le chaton Muezza, la raie ondulante, le phasme Rommie…

A l’énoncé de ce qui précède, vous l’aurez compris, je me suis attardée sur des caractères, des pulsions, des passions, des facettes de caractère, un personnage plus qu’un autre. Mais j’ai décroché complètement à l’action elle-même, ne m’y retrouvant pas du tout dans ce qui se passait. Visualisant très mal le cratère d’Anat ou le Bouclier de Vénus, ou pire encore ne comprenant pas ce qu’est exactement la gangrène du Vide malgré les explications plus que pointues données en annexes. Et qui m’ont décontenancée encore davantage. D’autant que la plume, tout aussi lourde et ample que la narration, m’a enfoncé la tête encore plus dans les nuages… Et que les illustrations magnifiques qui ponctuent le discours ne sont pas assez nombreuses à mon avis pour me faire remonter à la surface.

Bref, un livre à réserver à un lectorat à l’aise dans les données astronomiques et qui saura en apprécier la juste valeur dans sa totalité. Sinon un lectorat rêveur se contentera de bouffées d’étoiles et ce ne sera déjà pas si mal !   

Merci à l’auteur pour sa confiance et ce service presse non rémunéré.

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