FICHE TECHNIQUE
Auteur : Philippe Brieallard
Éditions : Autoédition (Librinova)
Genre : suspense, art, harcèlement
Nombre de pages : 262 pages
Coût : 3,99€ (Fnac) & 19,90€ (broché)
Date de publication : mars 2024
PITCH
Monsieur Raymond, un officier retraité de l’armée et Hugo, un jeune adolescent prodige du piano.
Deux êtres que rien ne prédestinait à se rencontrer. Pourtant, ils ont beaucoup en commun comme ils le découvrent par le biais d’une connaissance commune. Ils partagent leur passion des arts, et vont vite se découvrir un autre trait commun, glaçant… le plaisir du meurtre !
MON AVIS
J’ai eu un peu de mal à rentrer dans cette lecture. Le style de l’auteur est recherché, presque suranné. Les phrases très peaufinées sont sans doute le fruit d’un long travail en amont à trouver le bon mot et à arranger le discours pour qu’il sonne juste.
Mais une fois immergée, j’ai lu la seconde moitié en une seule soirée.
Car quelle histoire ! Le parallélisme Monet/Piano/Meurtre est LE point fort du roman. D’un côté, le peintre, connu pour ses nymphéas : impressionnisme, beauté, clarté, élan spirituel complètement dégagé d’empreinte terrestre, de toute idée macabre et sale. En parallèle à la musique plus sombre dans ses choix avec Liszt, mais plus sereine avec Chopin… Et les meurtres, les compositions picturales, les partitions jouées et minutées, décrits au millimètre, avec ce style « classique » qui n’est pas sans rappeler le siècle des œuvres dans ses tournures de phrase, s’appuyant sur un narrateur omniscient qui nous fait vivre la scène autant du point de vue de la victime que de son bourreau.
Du côté des points négatifs, s’il fallait en trouver, une fin attendue et des dialogues parfois un peu plats (difficile de tenir la comparaison avec les descriptions). Mais ça n’entache en rien cette histoire sanglante, où aucun des personnages ne mérite la rédemption, et pourtant il est impossible de ne pas vibrer pour eux dans leur décadence.
Je donnerais la palme à Monsieur Raymond, un vieux bonhomme maniaque avec son code d’honneur et ses habitudes dérangeantes, tueur à gages adepte du « travail » bien fait. Mais aucun ne démérite, Hugo a également droit à une belle évolution, lui qui au début n’est qu’un jeune garçon timide et effacé, victime de harcèlement scolaire.
Jusqu’aux personnages secondaires, bien conduits, bien ficelés. La voisine amoureuse. La prostituée reconnaissante. L’accordeur de piano jaloux. Le conservateur du musée engagé. Eux aussi, avec leurs forces et leurs faiblesses. Des humains, qui ne sont pas des anges sous les apparences.
Un livre qui ne se lit pas facilement, mais qui mérite qu’on s’y attache, qu’on s’en délecte, avec de la musique classique en fond, pour se rappeler combien la vie peut parfois être courte et se terminer sur un baiser…
Merci à l’auteur pour sa confiance et ce service presse non rémunéré.