FICHE TECHNIQUE

Auteure : Becky Chambers
Éditions : L’Atalante
Genre : science-fiction, robot, réflexion
Nombre de pages : 136
Coût : 12,90€ (Grand Format)
Date de publication : septembre 2023

L’AVIS DE MISIA

On ne peut pas s’empêcher de se dire que ça commence bien. Un titre pareil, faut l’inventer et puis le porter à bout de bras durant un peu plus de cent pages, histoire de ne décevoir personne.
Quant à l’illustration de couverture, dûe à Feifei Ruan, elle est adorable. Toute en douceur printanière, avec des papillons, des fleurs de tapisserie médiévale, une charrette de contes de fées… Elle décline au gré des volutes du chemin la belle itinérance de deux personnages que tout oppose.
Nous sommes dans le monde de Panga. Un monde agréable et harmonieux. Les robots qui ont aidé les hommes à construire des usines et qui n’avaient plus guère d’utilité se sont retirés dans les forêts et y vivent en paix, loin des hommes. Froeur Dex, le moine-thé, parcourt Panga en offrant son breuvage bienfaisant à qui est un peu stressé, ou simplement triste. Et il va rencontrer bientôt le robot nommé Omphale Tachetée Splendide qui veut retourner vers les hommes, savoir ce qu’ils sont devenus et quels sont leurs besoins actuels. D’abord réticent, Dex accepte la compagnie du robot et tous les deux font route ensemble, chacun apportant ses connaissances.
Très douce première partie avec Dex seul qui quitte son monastère pour devenir moine-thé itinérant. Délicats passages de ce il-elle, de cet homme/femme, de ce moine/nonne qui se love amoureusement dans sa charrette tous les soirs sous la lune exquise.
Rencontre bouleversante et surprenante avec ce robot qui chamboule Dex et le déstabilise dans ses convictions mais qui le charme par sa naïveté et sa volonté d’apprendre.
Le chapitre « poule de bruyère, tombée de légumes » est, à mon avis, un chapitre essentiel pour l’évolution des personnages : si le repas préparé ensemble n’est pas partagé, il ne peut y avoir de bonheur entre les convives. Nos deux protagonistes devront jouer d’adresse et d’habileté pour arriver à trouver un équilibre entre eux.
Ce sont peut-être les derniers chapitres qui m’ont un peu déçue (le terme est un peu fort). A la légèreté du non-dit, ou de la narration, succèdent de longs dialogues, un peu trop chargés et dogmatiques à mon goût. Je pense (je dis bien « je ») que tout pouvait être dit, le « message » délivré de manière plus aérienne, par des gestes, des actions, des regards, des silences. Notre auteure a le sens du dialogue certes, mais de dernier se déploie ici avec trop de véhémence et en devient lourd, voire pesant.
Petit bémol donc en cette fin de roman, mais qui n’ôte en rien le plaisir que j’ai eu à lire cette histoire, bien au chaud sous la couette. Sans chercher obligatoirement à en retenir une morale de vie. Je crois qu’il faut la déguster comme on savoure une délicieuse tasse de thé vert de la Montagne Jaune.

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