FICHE TECHNIQUE
Auteur : Myriam Frégonèse
Éditions : L’oiseau Parleur
Genre : psychiatrie, romance
Nombre de pages : 125
Coût : 15€ (broché)
Date de publication : juin 2023

Recoudre la nuit de Myriam Frégonèse est un petit livre par son format et un grand livre par son contenu.

Les chapitres, parfois très courts, offrent toute une palette de variations d’écriture : dialogues, monologues, narrations, descriptions, citations, lettre… Et le style, bien sûr, s’accorde à ces fluctuations.

Sur fond de 2nde guerre mondiale, on suit les destins croisés de plusieurs personnages, la plupart résidant dans un hôpital psychiatrique. Et ce n’est pas la joie durant la guerre ! Restrictions, malnutrition, manque de personnel et de médicaments, les handicapés passent après tous les autres ! Et ce ne sont pas les membres du gouvernement de l’époque qui vont y faire quelque chose, bien au contraire si l’on en croit les petits extraits de leurs discours glissés au détour des pages !

Mais le handicap, quoique toujours présent, devient comme un décor qui ne changerait pas, un univers bancal qu’on ne peut améliorer. Décor devant lequel évoluent les personnages. Et quels personnages ! Aussi attachants les uns que les autres ! Violaine en particulier. Et son amoureux Alter, celui qui ne parle pas, l’Allemand déserteur qui va vivre avec Violaine une belle, une passionnante histoire d’amour. Et Augusta, la mère de Violaine qui a désespérément aimé son mari emporté par la guerre. Et Marcel qui va s’étendre dans l’herbe pour en recevoir la dernière caresse. Et Lorette, la folle du sexe qui trouve en Kurt, l’étranger, un amant à la hauteur de son hypersexualité. Et le Docteur Faure qui tente de calmer, de secourir, de soutenir, d’aimer…

Et le mot revient toujours : aimer… amour. Car en fait ce roman est un admirable roman d’amour cousu à petits points précis. Car il ne faut pas oublier la couture ! Cette boite à couture qu’on offre à Violaine pour ses 21 ans et que l’ombre du père lui défend d’ouvrir : «  Tu devras coudre plus tard, pas maintenant… il te faudra recoudre ce qui est déchiré ». Et Violaine recoud mentalement ses blessures, ses incompréhensions. Elle coud son couple avec Alter mais une voiture noire en coupera le fil éphémère. Elle coud une étoile jaune sur son manteau, pour la montrer, pour la mettre au grand jour, au contraire de sa mère craintive qui se complaît dans des ouvrages cachés et discrets : «  Quand coudre son étoile devient le dernier acte de courage avant la catastrophe ».

Le Docteur Faure le sait, lui qui prononce les dernières paroles du livre : le bébé de Violaine, sa petite fille d’amour, saura apaiser sa mère et la réconcilier avec l’aube tant attendue.  

Merci à la maison d’édition pour sa confiance et ce service presse via @simplementpro.

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