FICHE TECHNIQUE

Auteur : Guillaume Galadorhme
Éditions : Auto-édition
Genre : saga fantasy
Nombre de pages : 326 pages
Coût : 5,99€ (Kindle) & 14,99€ (broché)
Date de publication : février 2024

Ah que voilà un livre selon mon cœur ! Bien réjouissant, inventif, rigolo et sanglant à la fois. Bref, et dès l’entrée, je vous dis : foncez dedans !

L’histoire est en fait très simple : nous sommes à Moc, une ville de la Terre de Wui où se côtoient, pour le meilleur et pour le pire, humains, orques, trolls, nains, elfes. Nous y suivons Korto, ex éclaireur dans l’armée des Territoires Unifiés, détective génial d’autant qu’il porte sur lui une épée elfique et ça, ça aide bien ses affaires bien qu’il lui manque le mode d’emploi d’icelle ! Au fur et à mesure des enlèvements et des cadavres qui s’amoncellent, Korto avance dans son enquête, secondé par des personnages hauts en couleur : sa grand-mère sorcière acariâtre toujours armée d’un lourd marteau, un nain à barbe rousse, un chat protecteur de temple, des souris friandes de barbaguians ( des sortes de samousas au parmesan, miam !), une elfe magnifiquement sexy, un mage médecin porté sur la bouteille, une adorable gamine à la prodigieuse mémoire, etc…Petit à petit l’identité du Méchant se fait jour et il faudra beaucoup d’huile de coude, l’armée princière, des relations haut placées, des plantes carnivores et tout et tout pour arriver à annihiler ce personnage terrifiant. Et je n’en dis pas plus sinon je casserais l’intrigue en petits bouts irréparables. 

Tout cela raconté à la première personne par un Korto débridé et qui ne craint qu’une chose : son abominable grand’mère ! Dans des ambiances très froides où règne la neige, les courts chapitres se déroulent. Chacun amenant un nouveau personnage, en tout cas dans une très large moitié de livre. C’est dire que petit à petit, la communauté s’étoffe. Des personnages apparaissent, finalement sans intérêt pour l’intrigue. Mais ce sont eux qui procurent au livre toute sa vibrante réalité. Personnages secondaires certes, mais ils ont des noms, une apparence, une vie et puis après, ils s’en vont, ils quittent la scène. Et d’autres arrivent, d’autres cœurs qui battent, d’autres gosiers qui ont soif, d’autres corps qui vivent… et meurent.

Une grande attention est portée aux noms des protagonistes mais aussi de ces personnages secondaires. Il me faudrait une page entière pour vous les donner. Mais allez, deux trois au hasard : Nensépah Bezef, Fratael, Tagazok Dolf, Alwine, Elilë, Macchia Latte, Leoim Draiaggolun… Hein, ça ne vous fait pas rêver des noms pareils qui sentent leur Tolkien ?

Bien sûr, vous devinerez sans peine que les dialogues ont beaucoup d’importance. Ils sont nerveux, francs. Rien de trop. Juste ce qu’il faut pour que ça vive et que l’enquête – fort bien menée, avec des revirements habiles – avance.

Les descriptions s’enchaînent rapidement. L’auteur a vraiment le talent de frapper juste. Pas la peine de s’étendre dans des phrases de 6 mètres de long. Quelques phrases suffisent, les mots sont là et on a l’appartement de Korto, celui de l’elfe, le marché troll, le temple, les rues, le port (très important ! ), le château, la prison…

Quand tous les protagonistes sont en place, acteurs et figurants, arrivent les scènes finales. Grandioses. Batailles rangées, duels, avec même un superbe dragon de noble race qui va causer bien des dommages.

Et tout cela écrit dans une langue épaisse, au milieu de laquelle fusent jurons et interjections parfois scabreuses. Moi, ça me fait rire et j’aime ces atmosphères un peu grasses qui sentent la bière et la sueur… Peut-être que notre auteur est d’ailleurs plus à son aise là-dedans que dans des scènes de deuil où j’avoue ne pas avoir senti vraiment la tristesse.

Vous l’aurez compris : que celles et ceux qui aiment les violettes et les draps brodés ne s’engagent pas dans ce livre. Les autres, je me répète, foncez. Moi je vais aller lire la nouvelle qui sert d’introduction à la saga et j’attendrai le tome 2 avec impatience. 

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